Jérôme Glicenstein

est professeur au département Arts plastiques de l’Université Paris 8 ; il est par ailleurs responsable de la rédaction de la revue Marges (PUV).
Principales publications : L’Art : une histoire d’expositions (PUF, 2009), L’Art contemporain entre les lignes (PUF, 2013), L’Invention du curateur (PUF, 2015). Il a codirigé avec Bernadette Dufrêne l’ouvrage collectif Histoire(s) d’exposition(s) / Exhibitions’ Stories (Hermann, 2016).

 

La question de savoir ce que fait un commissaire d’exposition n’est jamais purement technique : des choix d’artistes, d’œuvres, de documents en tout genre sont faits, mais leur liste ne fait pas une exposition.

D’autres éléments entrent en jeu : le statut que l’on accorde aux objets choisis ; la manière dont on les présente ; ce que l’on écrit ou dit à leur sujet ; le lieu et le contexte de leur présentation ; la manière dont la visite et les réactions du public sont envisagées. Le fait de travailler avec des artistes vivants – avec éventuellement une production d’œuvres inédites – ou à l’inverse la volonté de faire réapparaître des artistes oubliés ou méconnus, comme le fait de répondre à un contexte politique ou économique ou à des attentes d’artistes, de membres du public ou de bailleurs de fonds joue un rôle prépondérant. Organiser une exposition implique de créer un dispositif permettant de prendre en charge ces paramètres ; il s’agit d’inventer un événement unique où le plus important réside dans la qualité de l’expérience qu’en auront les visiteurs.