Rachida TRIKI, Comment sortir du nominalisme muséal actuellement au Maghreb ?
L’art qui pense #17
Jeudi 12 septembre 2019, 20h
Rachida Triki
Rachida Triki est Professeure d’esthétique et de philosophie de l’art à l’Université de Tunis. Elle a été membre fondateur et présidente de l’Association tunisienne d’esthétique et de poïétique, vice-présidente de la Société internationale de poïétique, membre du conseil d’administration de l’Association euro-méditerranéenne pour l’histoire de l’art et l’esthétique. Elle est actuellement membre de l’Académie tunisienne des lettres et des arts Beit Al Hikma et membre du comité scientifique du collège international de philosophie (Paris).
Elle est également critique d’art et commissaire d’exposition. Elle est l’auteur de nombreux ouvrages dont notamment :
Esthétique et politique à la Renaissance, éd. Presses universitaires de Tunis, Tunis, 1989 ; Philosophie de la modernité, Beyrouth, 1992 ; Peintures à Hasdrubal. Essai sur la peinture tunisienne et arabe (livre d’art traduit en arabe et en anglais), éd. Alif, Tunis, 2000 ; L’Esthétique et la question du sens, éd. Arcantère, Paris, 2001 ; L’Esthétique du temps pictural, éd. Centre de publication universitaire, Tunis, 2001 ; Femmes, culture et créativité en Tunisie (livre collectif), éd. Credif, Tunis, 2002 ; L’Image. Ce que l’on voit, ce que l’on crée, éd. Larousse, Paris, 2008.
La scène artistique, au Magheb, est, aujourd’hui, le lieu de production d’oeuvres dites contemporaines dont certaines ont une reconnaissance hors frontières.
S’il attire de plus en plus l’intérêt des médias et du marché de l’art mondialisé, ce phénomène n’en soulève pas moins la question de l’historicité des œuvres (c’est-à-dire celle de leur rupture avec ce qui les précède localement), de leur conservation et de leur mise en visibilité dans un cadre institutionnel.
Alors que depuis une decennie de nouveaux musées d’art moderne et contemporain sont crées, on peut s’interroger sur les modes de sélection, d’identification et de périodisation qui pourraient légitimer une institutionnalisation muséale appropriée.
Au risque d’un pur nominalisme muséal, ne se doit-on pas de revisiter l’expérience muséographique pour penser des lieux d’art qui peuvent faire sens et générer un public réceptif ?