Mahi Binebine

Né en 1959 à Marrakech, il s’installe à Paris en 1980 pour y poursuivre ses études de mathématiques qu’il enseigne pendant huit ans. Puis se consacre à l’écriture, à la peinture et à la sculpture.
Plusieurs romans traduits en une dizaine de langues dont « Le sommeil de l’esclave » (Stock 92, Prix méditerranée), « Cannibales », (Fayard, 99), « Pollens » (Fayard 2001, prix de l’amitié Franco-Arabe). « Les étoiles de Sidi Moumen » (Flammarion 2010, prix du roman arabe ; prix de la Mamounia) a été adapté au cinéma par Nabil Ayouch. « Le fou du roi » (Stock, 17) et récemment « Rue du Pardon », Stock/Le fennec.
Il émigre aux Etats Unis de 94 à 99. Ses peintures font partie de la collection permanente du musée Guggenheim de New York. En 2002, il revient à Marrakech où, désormais, il vit et travaille. Il copréside les centres culturels de la fondation Ali Zaoua.

Rue du Pardon
roman, éditions Le Fennec, Casablanca

Rue du Pardon : c’est dans cette petite rue très modeste de Marrakech que grandit la narratrice de ce roman, Hayat (« la vie » en arabe). Le quartier est pauvre, mais la méchanceté prospère.

Ainsi, Hayat qui est née blonde suscite les ricanements de tous et fiche la honte à sa mère. Une jungle sordide l’entoure, avec un père au visage satanique et des voisines aux intentions de vipères. Tant de difficultés auraient dû avoir la peau de cette enfant, mais on ne peut pas détruire « la vie ». Comme un oiseau qui sort de sa cage, Hayat s’échappe, et ressuscite grâce à Mamyta, la plus grande danseuse orientale du Royaume. Mamyta est une sorte de geisha – chanteuse, danseuse, entraîneuse, amante. Une femme libre dans un pays fondé sur l’interdit. Elle est de toutes les fêtes, mariages, circoncisions… mais elle danse aussi dans les cabarets populaires fréquentés par les hommes. Dénigrée et admirée à la fois, ses chants sont un mélange de grivois et de sacré. Avec ses danses toute mélancolie disparaît. Hayat découvre comment on fait tourner la tête aux hommes, comment la grâce se venge de l’hostilité, comment on se forge un destin.
Avec Mahi Binebine, on croit voir ces femmes danser sous nos yeux. Cette histoire est un accomplissement, ce récit un enchantement.