Chafik AAZIZ, Réminiscences entre miroir et mémoire

One/one expo

jeudi 25 avril 2019, 18h30

Un miroir, de ‘mir’at’ en arabe n’est-il pas une surface qui renvoi notre image avec ce qui est derrière nous ?

Lors d’un déménagement d’une ville à une autre, un enfant de huit ans, qui affectionnait des objets hétéroclites qu’il butinait par-ci par-là, a cru bon les faire voyager avec lui en glissant la vielle boîte en bois qui les contenait entre deux sommiers sur le chariot qui allait les ramener au camion-déménageur.
Depuis, il ne verra jamais sa boîte ni ce qu’elle contenait : une brosse à dents usée, un couteau à cran d’arrêt cassé, de grosses billes aux nuages voluptueux, une lentille grossissante, un demi-mètre de pellicule d’un film western, un lance-pierre en bois, des emballages de bonbons qui permettaient de voir le monde en monochrome rouge, jaune ou bleu, etc.
Ayant beaucoup grandi, l’enfant recherche toujours et encore ses objets perdus.
Un miroir, de ‘mir’at’ en arabe n’est-il pas une surface qui renvoi notre image avec ce qui est derrière nous ? Ces miroirs très populaires au Maroc, qui ressurgissent dans nos souvenirs et qui aujourd’hui sont relégués au territoire rural, ne peuvent-ils pas charrier de multiples couches de souvenirs ?
En glanant sans cesse des objets récupérés et en les disposant dans des boîtes ouvertes avec un ancien miroir/mémoire, Chafik Aaziz essaye d’exorciser ses souvenirs enfouis dans ce “déménagement” non sans les reconfigurer par et avec son visage et sa vision actuels.

Chafik Aaziz

Né en 1961 à Marrakech.

Après un diplôme supérieur d’arts plastiques de l’Académie des Beaux-Arts de Tournai en Belgique, il rejoint le Maroc pour intégrer le domaine de l’enseignement au Centre Pédagogique Régional de Casablanca et à Com’Sup à partir de 2006.

Parallèlement, il exerce, dans le domaine de la communication visuelle, en free-lance, en tant que directeur artistique.

En 2010, il reprend un cursus d’études et obtient un Master en Ingénierie et médiation culturelle de l’Université de Nice Sophia Antipolis, puis s’engage dans une formation doctorale à l’Université Hassan II Casablanca ou il soutient une thèse sur le thème “Les territoires Culturels de l’art contemporain, Cas du Maroc : Approche multidisciplinaire”.

Chafik Aaziz a exposé et a produit des performances au Maroc et à l’étranger, notamment en Belgique, depuis le début des années 1980.