Jean Louis POITEVIN, Qu’en est-il de l’image/des images aujourd’hui ?
L’art qui pense #12
Jeudi 20 décembre 2018, 19h30
Jean Louis Poitevin
Écrivain et critique d’art, docteur en philosophie, Jean Louis Poitevin est l’auteur de nombreux livres et articles sur l’art contemporain en particulier et sur la littérature, mais aussi de fictions. De 1998 à 2004 il a dirigé les instituts français de Stuttgart et d’Innsbruck.
Aujourd’hui, écrivain et critique d’art, outre la rédaction de textes de catalogues et de livres, il donne des conférences en France et à l’étranger. Il organise aussi des expositions.
Il a animé de 2005 à 2012 un séminaire privé sur l’image et la post-histoire. Cofondateur et rédacteur en chef de TK-21 La Revue, une revue en ligne consacrée aux images et à leur rôle dans la société contemporaine, il y publie régulièrement analyses et chroniques et essais sur l’image en particulier.
« les images, ce qu’elles sont, ceux qui les font, ce qu’elles nous font ! »
Ayant consacré une grande partie de mon temps à travailler sur le sujet du statut des images aujourd’hui, autour de la formule : « les images, ce qu’elles sont, ceux qui les font, ce qu’elles nous font ! » je suis parvenu à les inscrire dans une perspective générale, à la fois historique et anthropologique. C’est cette perspective que j’aimerais présenter au cours de ce moment.
Chrétiennes, païennes, acosmiques, les images (photographiques et autres), tel sera le cadre général de cette conférence.
Il n’y a pas de développement linéaire du statut des images, mais un entrecroisement de dimensions, d’aspects, de modes d’existence.
La dimension chrétienne vient d’abord car elle est omniprésente dans le champ de la pensée et de l’art occidental. Duplication, réplication, et hésitation entre absence et présence sont ses leitmotivs.
La dimension païenne, on le retrouvera de manière inattendue dans un livre si connu et si mal analysé, La chambre claire de Roland Barthes. En elle s’inscrit le besoin de reconnaître
La dimension acosmique ou si l’on préfère processuelle, on la trouvera dans une approche comme celle de Warburg ou des images mobiles, celles de la vidéo ou des flux des réseaux. Mais c’est surtout le fait que ces images échappent en partie aux déterminations précédentes qui les rend passionnantes.
Je tenterai aussi de présenter de récentes recherches sur la relation entre platonisme et Islam en évoquant le statut des images dans la grande tradition philosophique soufie et la manière dont elles s’inscrivent dans une fabrique de l’imaginaire que nous avons pour le moins occultée.