Paul ARDENNE, L’art écologique : créer à l’anthropocène
L’art qui pense #11
Jeudi 8 novembre 2018, 19h
Paul Ardenne
Agrégé d’Histoire, docteur en Arts et Sciences de l’art, universitaire (UFR Arts, Amiens), collaborateur, entre autres, des revues Art press et Archistorm, Paul Ardenne est l’auteur de plusieurs ouvrages ayant trait à l’esthétique actuelle : Art, l’âge contemporain (1997), L’Art dans son moment politique (2000), L’Image Corps (2001), Un Art contextuel (2002), Portraiturés (2003). Autres publications : Extrême – Esthétiques de la limite dépassée (2006), Images-Monde. De l’événement au documentaire (avec Régis Durand, 2007), Art, le présent. La création plastique au tournant du 21ème siècle (2009), Moto, notre amour (2010), Corpopoétiques 1 (2011) et 2 (2012), Cent artistes du Street Art (2011), Heureux, les créateurs ? (2016), Un Art écologique. Création plasticienne et anthropocène (2018).
Il est par ailleurs romancier : La Halte, Nouvel Âge, Sans visage, Comment je suis oiseau, Belly le Ventre et Roger-pris-dans-la-terre.
Paul Ardenne est aussi curateur en art contemporain et a conçu de nombreuses expositions depuis 2000.
L’art dit « écologique » est l’objet de cette conférence : ses fondations, ses développements, sa réalité actuelle, entre esthétisation, dénonciation, activisme et souci du care universel.
On désigne du terme « art écologique » ou encore du terme « éco-art » – cette contraction lexicale a fini par s’imposer avec les années 2000 – les diverses formes de création plasticienne dont le propos est la défense de l’écologie, de l’environnement et du développement durable.
Quelque forme qu’adopte l’œuvre se revendiquant de ce courant (qu’il s’agisse d’une peinture, d’une photographie, d’une sculpture, d’une installation, d’une vidéo ou d’une intervention publique), celle-ci vise cet objectif : sensibiliser son public aux problématiques environnementales prévalant bientôt avec le réchauffement climatique, effet de notre entrée dans la nouvelle ère de l’« anthropocène (Paul Jozef Crutzen, Hollande, prix Nobel de Chimie 1995). Si l’homme est devenu, pour le pire, le principal responsable de l’évolution géo-atmosphérique de la Terre, lutter contre la dérive anthropocénique devient un impératif, pour les artistes comme pour tout citoyen responsable.
Que la perspective adoptée par l’art écologique soit pessimiste ou, au contraire, constructive voire politique, la vocation de l’« éco-artiste » est à l’égal de celle d’une amie de la Terre doublée d’un lanceur d’alerte. Un profond humanisme définit l’« éco-art ». Indissociable d’une vision renouvelée de la vie, ce type de création soutient que les relations entre l’humain et son environnement, naturel notamment, doivent être repensées, en ce sens, une harmonie retrouvée, refondée.
Vaughn Bell, Village Green (installation view photos at MassMOCA by Kevin Kennefick)