Stephen WRIGHT, Nouveaux écosystèmes de l’art : pratiques permicoles dans le champ de l’art

L’art qui pense #14

Jeudi 14 mars 2019, 19h30

Stephen Wright

Écrivain et critique d’art, enseigne la pratique de la théorie à l’École européenne supérieure de l’image (Angoulême / Poitiers), où il est codirecteur du programme de recherche «Documents & art contemporain».

Ses propres recherches portent notamment sur les pratiques artistiques à l’échelle 1:1, interrogeant les conditions de possibilité et d’usage d’un art sans oeuvre, sans artiste et sans spectateur, c’est-à-dire d’un art qui se soustrait délibérément à l’horizon d’événements. Né au Canada, il vit actuellement sur une ferme collective en Corrèze, où il pratique la permaculture.

Que se passerait-il si, au lieu de subir indéfiniment l’acharnement thérapeutique dont il est aujourd’hui l’objet…

… (d’ailleurs parfaitement consentant) par le biais du monde de l’art global, son marché institutionnel et sa « professionnalisation » croissante, l’art se donnait les moyens d’opérer à l’échelle 1:1, s’ensemençant, se cultivant et se renouvelant dans d’autres écosystèmes plus pérennes, plus durables ? Si, au lieu de s’accrocher au manège de l’art dit « autonome » et à son régime de « spécificité », l’art adoptait une logique de compatibilité en rencontrant ailleurs d’autres usages, d’autres usagers ?

D’aucuns pourraient redouter qu’en s’arrachant ainsi à lui-même l’art risque de se dépouiller de sa propre ontologie… Espérons qu’ils n’ont pas tort, car cette sortie du champ spécifique de l’art à la recherche d’autres écosystèmes n’a rien d’hypothétique : ces dernières années ont vu plus en plus de praticiens se détourner de la monoculture productiviste d’oeuvres d’art pour s’intéresser davantage aux environnements artistiques mieux à même de soutenir et de faire prospérer leurs pratiques, souvent loin du champ artistique référencé.

À quoi ressemblent ces « champs » (de l’art) ? Nous permettent-ils de repenser l’art en dehors des codes contemporains qui le contraignent ? Quelles perspectives offrent-ils pour repenser d’autres mondes vécus ? Le paradigme de la permaculture nous pourrait-il être utile pour mieux comprendre la logique à l’oeuvre ? Telles seront les questions que nous nous efforcerons d’aborder, exemples à l’appui, lors de cette soirée.